Dans le coton

Ces 48h à l’hôpital m’ont fait l’effet d’une renaissance. Comme si j’étais débarrassée d’un petit bout de moi, qui me pourrissait la vie depuis trop longtemps. Là bas, l’équipe médicale a été top. Ils ont vite compris que pour me piquer il fallait me filer des calmants, ça a tout de suite été très planant entre nous.

Cette chambre vide, ces odeurs, ces lumières, je m’y suis habituée. Je dirai même que je m’y sentais bien, après ces 2 jours. Pourtant, en arrivant, ça partait très mal. Incapable de prononcer mon nom, je me suis effondrée comme une petite fille en découvrant cette chambre.
Et puis j’ai pris sur moi, je me suis laissée faire, je les ai laissé décider et j’ai lâché prise.

Dans mes délires nocturnes, j’ai eu des idées bizarres, des concepts publicitaires complètement hallucinants, des idées de produits à inventer... comme si mon cerveau, privé d’une partie de l’ouïe, s’était mis en mode turbo pour compenser.
J’aurais du prendre des notes !

Aujourd’hui, je suis au repos, dans ma chambre d’ado. L’oreille toute recouverte de coton, à l’intérieur, à l’extérieur et ce filet qui me fait une tête d’ananas. Ça me fait presque marrer tiens !
L’hôpital et moi, on n’est pas complètement réconciliés, mais c’est en bonne voie. Tant mieux, car on devra à nouveau m’opérer dans un an, pour contrôler.