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De l’art de travailler chez soi

samedi 14 mai 2011, par Bao

J’admirai déjà mon mari pour sa capacité à rester consciencieux dans son travail, tout en ayant une (voir deux) petite(s) fille(s) qui l’empêche(nt) de terminer son labeur quotidien. Aujourd’hui, je lui voue une admiration sans borne car j’ai vécu ma journée de boulot à ses côtés, sur le canapé... et franchement, c’est bien plus crevant qu’une journée de boulot classique !

D’abord il faut gérer les horaires de chacun, les siestes, les repas à préparer, les couches à changer.
Sorti de cette organisation, on pense que ça va rouler, qu’on va pouvoir se poser pour travailler... Erreur ! Une petite main vient écraser mes touches et tente d’arracher l’écran de mon ordinateur.
Là, ça veut dire qu’il faut faire une pause et aller jouer avec elle. On fait quelques pyramides de cubes, on lit un livre et je la laisse au milieu de ses jouets, avec l’espoir qu’elle puisse jouer un peu seule.
Mauvaise idée. Pleurs, râleries, on fini par la prendre sur les genoux ou à côté de nous, on met de la musique, elle danse, c’est gagné !
Pas tout à fait car elle est tout à coup attirée par le jardin. Le nez collé à la vitre, elle regarde dehors. On essai de ne pas la regarder, mais quand même, se serait sympa de la laisser sortir. Les urgences s’accumulent et les emails aussi.
On lui enfile chaussettes, chaussures, polaire et hop dans le jardin.

Sauf que là, il faut être bien plus vigilant du coup, sinon elle aura été manger trois sortes de feuilles différentes avant qu’on ai pu finir d’écrire un email. On avance, tout en gardant un œil attentif, prêt à bondir de nos sièges.

L’après midi, le rythme est sensiblement le même, sauf qu’il n’y a plus une petite fille à gérer, mais deux. La grande étant rentrée de l’école.
Au réveil de la sieste, il faut donc motiver la grande à s’occuper un peu seule, à aller jouer dans sa chambre ou dehors. Négocier qu’elle mette des chaussettes (il ne fait pas 35° non plus), tenter de comprendre ce qu’elle dit avec son pouce dans la bouche et composer avec ses humeurs.
Notre petite, les yeux plein de compassion pour nous, suit sa sœur l’observe avec attention et nous laisse tranquille. Puis, les conflits éclatent, on joue les arbitres et on arrête d’envoyer des emails, c’est presque la fin de la journée.

Finalement à 19h, on boucle et on ferme les ordinateurs, enfin. Un soulagement pour nos puces.

Non vraiment, travailler de chez soi est largement pire que de bosser au milieu de 40 personnes, c’est autrement plus fatigant (j’essai de m’en convaincre car je change de bureau la semaine prochaine).

Le bon côté quand même (parce qu’il y en a un), c’est que j’ai pu voir un peu plus mes filles par rapport à d’habitude. Alors même si ce n’était pas simple, s’il a fallu parfois hausser le ton, on étant ensemble et c’était bien

Messages

  • Je partage ton avis à 100% :)
    J’ai moi-même essayé de travailler à la maison, faute de place en crèche et de nounou dispo avant plusieurs mois... J’ai vite lâché prise car je me suis rapidement rendue compte que ce n’était pas gérable avec un bébé, ça demande bien trop d’attention et d’organisation, pour au final, une efficacité au travail très moindre :(
    Je ne voulais pas être à moitié au boulot et à moitié présente pour mon fils, alors j’ai choisi de me consacrer uniquement à lui ces quelques mois et je ne le regrette pas !

    Voir en ligne : www.annouchka.fr