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Entrer dans un lieu défendu, la nuit

jeudi 29 mars 2007, par Bao

On attend 2h du matin, on se prépare. Vêtements noirs, lampes torches, bougies (au cas où). On enfourche les vélos, on file à travers la ville endormie. Un sentiment de plénitude et de supériorité... Nous, sur nos vélos, maîtres du monde.
On arrive sur le lieu du "crime". On connaît les gestes par coeur, on les a répété 20, 30, 1000 fois et pourtant, ce petit stress s’empare de nous, comme à l’heure de monter sur scène. Escalader, s’égratigner sur le mur de pierre et être enfin là haut, sur le muret. Marcher à trois mètres du sol, regarder les immeubles éteins, sentir le vent dans nos cheveux.
Attraper la branche de l’arbre et faire tomber quelques briques branlantes, du mur... Personne ne verra rien. Se laisser glisser dans l’arbre, silencieusement, retomber sur le sol qui ne nous paraissait pas si loin.

Tenter la première clé. Tenter la deuxième clé, puis toutes les clés, pour s’apercevoir qu’aucune ne marche. Au clair de réverbère, faire demi-tour pour aller essayer la porte qui donne sur la rue.
Envisager le plan B et escalader la grille, à la vue des passants... Un peu d’adrénaline pour la route, que c’est bon ! Rester calme, se souvenir comment fonctionne cette satanée poignée de porte et entrer. Enfin. Redécouvrir ce lieu que l’on connaissant de jour.
Dans le placard, une autre clé, celle que nous cherchions. Ouvrir le local, puis la trappe. Descendre, en prenant garde de ne pas marcher sur la marche cassée. Lire pieusement le mot laissé là par quelques anciens, dix ans auparavant.
Nous étions les premières à y entrer depuis tout ce temps. Profiter. Explorer le lieu dans tous les coins, à la bougie. Rester là.

Aller se balader dans le reste de la maison, fouiller les placards, les bancs, les cheminées. Se sentir maîtres des lieux...

Une nuit inoubliable qui m’a fait prendre goût à ce genre d’aventures nocturnes.

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