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Et toujours en été

lundi 2 janvier 2006, par Bao

Les 14h de car promises se sont plutôt bien déroulées, malgré quelques courbatures. On est arrivés le 28 décembre, à 11h à la Fiera de Milan, non contents de quitter la position assis-jambes-repliées-sur-soi. Accueil, petit déj et on était en route pour notre paroisse. L’occasion de voir Milan sous la neige et de se dire que franchement, ça ne ressemble à rien cette ville... du béton, des maisons comme on en verrait dans les banlieues de Londres ou à Stuttgart. Rien de très italien en somme, tout comme cette neige.
30 minutes de métro et 45 minutes de bus plus tard, nous arrivions enfin à Biassono (Nord-Est de Milan). Là, nous avons pu nous réchauffer à l’Oratorio (sorte d’aumônerie) autour d’un cioccolatta et de quelques morceaux de Panettone. On a ensuite été réparti dans les familles de Biassono avant de se retrouver, en fin d’après-midi pour faire connaissance avec les autres groupes de jeunes européens. A Biassono, nous étions avec des polonais, des roumains, des serbes, des slovaques donc il fallait bien que l’on prenne un peu le temps de se connaître et de papoter ensemble. La langue locale est devenue tout naturellement l’anglais.

Les rencontres de Taizé ont vraiment commencé le lendemain, par une prière à Biassono. Puis rebelotte avec le bus, le métro, jusqu’à la Fiera où nous avons récupéré nos repas (rituel qui durera tout le temps des rencontres) et participé aux prières de Taizé. Avec Cécile, Aude, Soline et Paul, nous sommes beaucoup restés ensemble, en fin de compte, ce qui ne nous a pas empêché de voir aussi les autres français. Les choses se sont mises en place ainsi, sans que personne n’ai forcément l’énergie ou l’envie de les changer. Ce deuxième jour fut riche en partage et en nourriture spirituelle (pour combler le peu de nourriture terrestre qui nous était distribuée). Le froid persistant n’a pas été facile à vivre non plus.
Une journée faite de rires jusqu’aux larmes à chanter les Wriggles, à se repasser les sketches de Kavanagh ou Asterix, à chanter Nathalie des JMJ dans le métro à tue-tête (sous les regards ébobies des autres français). Une journée de prières dans un hall quatre fois plus grand que celui de l’Apple Expo. Une journée à se battre pour avoir un peu plus à manger (ruses diverses et variées pour obtenir un second sac de bouffe... l’instinct de survie quoi). Une belle journée tous les 5, dans des délires qui nous sont propres. La famille.

3ème jour, on prend le rythme pour se réveiller à 6h45 et enchaîner avec la prière à 8h à Biassono. Vue de l’extérieur, cela ne ressemble pas à des vacances... cela ne veut pas dire qu’une semaine comme celle-ci ne fait pas du bien. On se coupe de Paris, on voit d’autres têtes, on découvre une autre culture, on parle plein de langues... ça reste Taizé. Et puis une semaine comme celle-ci m’a permis de faire le point sur pas mal de choses.
Le dernier jour de cette année 2005 fut très fatigant et très froid. Les attentes pour manger, pour prendre le bus, le métro sont devenues plus pénibles. L’ambiance entre nous ne s’est pas dégradée pour autant, on a continué à rire, à prier, à faire les cons quand il le fallait. Comme repas pour ce 31 décembre, nous avons dîné chez les rois des pizzas et des burger (selon les goûts de chacun), dans un resto dont la propreté n’a d’égale que le caniveau, mais bon. Puis nous sommes rentrés plus tôt que d’habitude à Biassono, après avoir sautillé dans la neige à l’arrête du bus, pendant près d’une demi heure. La soirée du réveillon a commencé par la prière du soir puis une marche silencieuse jusqu’à minuit, avant de se terminer avec tous les jeunes de Biassono (italiens, polonais et autres) dans une grande fêtes. Pour être honnête, on aurait rêvé mieux pour un réveillon... pas d’alcool, ambiance plus que bon-enfant, petits jeux à la con, chansons slaves, chorégraphies italiennes. On se serait presque cru en colo et c’était un peu trop pour moi. Mais bon, quitte à être là, autant s’amuser et puis c’est vrai que les italiens savent vraiment mettre l’ambiance ! De retour avec Cinzia, notre hôte, à 4h30. Tout le monde était fatigué mais on a quand même pris une bière et un thé dans la cuisine. Tout était prétexte à rire bêtement et on avait peine à expliquer nos fou-rires à Cinzia.

Pour cette dernière journée en Italie, on est resté à Biassono, dans nos familles. Déjeuner traditionnel pour ce premier jour de l’année, pasta, fruits sec, limoncello. Difficile de se séparer de ces gens qui nous ont si bien accueilli, en toute simplicité. Difficile aussi de quitter Cinzia avec qui nous avons beaucoup partagé, beaucoup rigolé et discuté. On espère qu’elle aura l’occasion de passer nous voir à Paris. Et puis il y a tous les autres, qui ont organisé l’accueil des groupes étrangers à Biassono : Gretta, Giusseppe, Panetta, les séminaristes, etc. On a pris une dernière fois le métro à Sesto, silencieux, évitant de croiser le regard des autres. Après une bonne heure d’attente dans la neige par -4° (au moins), notre car a fini par arriver. On a retrouvé ainsi tous les français du 92 et on a pris la route pour Paris, fatigués, nostalgiques, mais heureux.
10h30 et des bananes plus tard, nous débarquions à la Porte de Versailles. Il était 5h30 du matin. Retour en métro, la tête ailleurs, le Panettone à la main. Les regards vides des parisiens et les chants de Taizé qui résonnent encore dans un coin du cerveau.