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Plonger dans mes souvenirs

samedi 2 juin 2007, par Bao

Une grande maison au milieu de la Provence. L’odeur des pins et de la lavande sont les premières choses qui me faisaient prendre conscience que vacances étaient bien là. Ulysse venait nous accueillir en aboyant et guettait fébrilement le moment où nous allions quitter nos tongues, pour qu’il puisse s’en faire un festin. Kadafi, fidèle au poste nous regardait de haut. La chatte avait encore mis bas près de quatre petits, cette année là. Au fond du jardin, les reine-claudes et les mirabelles n’attendaient que nous.
Avec tous ceux présents ces semaines là, nous passions les plus belles vacances de notre enfance. A 5 comme à 15 on ne s’ennuyait jamais.

Derrière la maison, à gauche, près des fenêtres de la salle à manger, il y avait le tas de bois. Celui dans lequel nous avions établi notre forteresse, avec son pont-levis et ses meurtrières. Derrière la maison, le garage avec les vieux vélos des années 50, la table de ping-pong toute cassée, la machine à laver, les gants pour la pelote basque et cette fameuse trappe, dont on nous disait de ne surtout pas approcher, à cause des planches dangereuses. A droite de la maison, en ressortant du garage, on tombait sur le coin où Mamie Granier étendait le linge et puis le petit potager. Dans mes souvenirs d’enfant, des serres s’étendaient à perte de vue, à droite de la propriété.

Devant la maison, rien que des cailloux sur lesquels nous organisions des courses en échasses (boîtes de conserves et ficelles) et des chats géants. Entre la petite terrasse du bout du jardin et son grill, et la maison, nous avions de quoi courir quand le soleil n’était pas trop haut.
A l’heure de la sieste, cet endroit nous était évidement interdit. Il fallait alors trouver des occupations dans la maison. Explorer le garage et toutes ces vieilles choses sur les étagères, relire les premiers numéros de "J’aime lire", les albums de Lucky Luke et d’Asterix, jouer avec les jeux électroniques à deux écrans (façon DS), etc... Mais le truc que je préférais c’était cette grosse colonne en bois avec deux trous pour les yeux et un petit marche-pied. Dedans, on pouvait voir le Mont Ventoux et d’autres diapositives en noir et blanc représentant les paysages de la région. De vieilles images qui m’occupaient bien entre 12h et 14h.

L’autre coin que nous adorions explorer, aux heures de grosses chaleurs, c’était le grenier. On avait toujours un peu peur en arrivant devant la porte, un trac mêlé d’une certaine excitation. A l’intérieur, le toit était juste à notre taille : un grenier pour les petits. Des lits devant les petite lucarnes et des bouquins éparpillés un peu partout. Quand le soleil était à son zénith, le grenier devenait un four et notre repère pour la sieste ; le seul endroit où les adultes ne monteraient pas nous chercher.

Le soir, nous dînions tous ensemble sur la terrasse, sous les oliviers ; puis les grands sortaient le Mah Jongg. Nous apprîmes très tôt à jouer... Être le vent d’Est et mener le jeu fut un vrai plaisir la première fois. Regarder ces pièces en bambou et en ivoire, les tripoter tout au long de la partie, c’était là le charme du jeu.

Dans cette maison, au milieu de ces personnes que je considère comme ma famille, je me sentais bien. A 5 ans comme à 12 ans, enfant ou ado, j’aimais me retrouver là bas, dans cette maison qui était la mienne et la notre à tous.

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